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La réalité augmentée au service du patrimoine : l’Histopad

Outil de médiation innovant utilisant la réalité augmentée, l’Histopad a été créé par la société Histovery en 2013. La première expérience fut réalisée au château de Guillaume le Conquérant à Falaise dans le Calvados. La société a fait le choix d’utiliser une tablette numérique de type « iPad » comme support pour y installer son logiciel.

Article de Pauline Blondelle

Comment s’utilise Histopad ? L’utilisateur est immergé dans une période historique définie, généralement un moment ayant marquée l’histoire du lieu. Une fois la tablette en main, le visiteur va pouvoir scanner, grâce à l’appareil photo, un QR code placé au centre de la pièce. Celui-ci va permettre de faire apparaître à l’écran la salle à l’époque choisie. Une image en réalité augmentée avec des éléments ayant probablement été dans la pièce se révèle alors au public. Une telle reconstitution est possible grâce aux diverses documentations et archives retrouvées. C’est tout un travail réalisé par des historiens et des conservateurs en collaboration avec la société Histovery. Ils sont en charge de veiller à la véracité des informations proposées par l’Histopad.

Une fois le QR code scanné, la pièce bougera sur l’écran en même temps que le visiteur bougera la tablette dans l’espace. Un fond sonore est parfois disponible et une frise chronologique en bas de l’écran permet de visiter la pièce à différentes périodes clés du lieu en question. Des points bleus interactifs sont disposés dans toute la pièce afin d’apporter des éléments de connaissance et des détails sur les objets présents.

Cet outil implanté dans 26 structures culturelles a déjà fait ses preuves : en 2019, l’Histopad a été utilisé par plus de 2 millions de visiteurs. Grâce à lui et ses traductions en 12 langues différentes, il a permis une hausse de fréquentation de 95% au château de Guillaume le Conquérant entre 2013 et 2017, 10% au Château Royal de Blois entre 2018 et 2019 et 10% au Palais des Papes d’Avignon entre 2017 et 2018.

 

Le touriste va pouvoir également le retrouver au château de Chambord, au Pic du Midi, à la Forteresse Royale de Chinon ou encore la Saline Royale d’Arc-et-Senans. Des circuits en bus ont également été imaginés en collaboration avec la ville de Paris : des maquettes 3D interactives des monuments, des reconstitutions 3D, des vidéos d’archives, des photos 360° et des commentaires audio sont disponibles afin de pouvoir éclairer les touristes quant à l’évolution dans le temps des bâtiments choisis et représentés pour le Paris City Vision.

 

Ce type de médiation permet ainsi à tout type de public (personnes âgées, jeune public, jeunes adultes…) de pouvoir apprécier la visite du lieu, tout en vivant une expérience immersive. Ce système très intuitif est expliqué au moment de la remise de la tablette par le personnel du lieu culturel. De ce fait, même les personnes qui ne sont pas forcément à l’aise avec la technologie pourront l’utiliser en toute facilité. L’Histopad saura également trouver son jeune public : une « chasse aux trésors » avec des pièces à trouver dans certaines salles pour obtenir son certificat de chasseur de trésors, à la fin du parcours a été conçu à leur intention. De même, les adultes auront le plaisir de voyager dans le temps grâce aux images de réalité augmentée associées à une immersion sonore et enrichi par les détails fournis sur la salle et son histoire.

 

L’Histopad permet de toucher un large public, et ainsi, grâce à sa technique innovante de médiation, il attire davantage de monde dans les lieux où il est utilisé. La France n’est pas la seule amatrice de cette technologie : l’Allemagne l’a également adoptée à Dresde au Palais im Großen Garten, mais aussi les États-Unis, plus précisément à Washington au National Building Museum. Soulignons enfin que l’expérience « Notre-Dame de Paris : l’Exposition Augmentée » est proposée dans ces deux villes et utilise l’Histopad comme outil de médiation.