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Le parcours atypique d'une médiatrice culturelle : Laura Quaranta partage son expérience avec Lillomusées

Cet entretien découle d'un dialogue entre une étudiante en fin de cycle se spécialisant en médiation culturelle et Laura Quaranta, une professionnelle du secteur. Il donne un aperçu réaliste du monde de la médiation culturelle, dépeignant la trajectoire professionnelle de Laura sans artifice ni illusions.

Article de Clotilde Desaint

Laura Quaranta, 43 ans, titulaire d'un master en Patrimoine et musées de l'Université de Lille depuis septembre 2020, est aujourd'hui une médiatrice culturelle épanouie à la Cité des Électriciens de Bruay-la-Buissière, dans le Pas-de-Calais. Malgré l'obtention récente de son diplôme, Laura possède une expérience considérable dans le domaine de la médiation culturelle.

Diplômée de l’école Supérieure d’Art de Cambrai en 2004, Laura a débuté sa carrière dans le secteur culturelen tant qu’animatrice-plasticienne puis médiatrice culturelle pour le jeune public au musée des Beaux-Arts d'Arras. Son cheminement professionnel dans ce domaine a été jalonné de périodes de précarité, en tant que vacataire puis sous contrat à durée déterminée. La réalité difficile du secteur culturel a conduit Laura à se tourner vers le métier d’enseignante en arts appliqués et histoire de l'art en lycée professionnel, tout en continuant son engagement dans la médiation culturelle.

En 2018  (grâce à un congé individuel de formation), Laura a pris la décision de reprendre ses études pour consolider ses bases théoriques, préparer les concours de la fonction publique mais aussi afin de développer son réseau professionnel grâce aux périodes de stages. Elle souligne la réalité du secteur de la médiation culturelle, où de nombreuses offres d'emploi exigent la réussite d'un concours de la fonction publique territoriale. Elle met en garde contre les illusions, rappelant que dans de nombreux établissements culturels (musées ou sites patrimoniaux), les contrats sans concours sont souvent temporaires.

Après un contrat de 9 mois en tant que chargée de projets de médiation au Louvre-Lens, Laura a finalement trouvé une stabilité professionnelle en signant un CDI à la Cité des Électriciens de Bruay-La-Buissière. Cette ancienne cité minière, récemment inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, offre un environnement unique, mêlant logements sociaux, hébergements touristiques, espaces dédiés aux artistes, centre d'interprétation, salles d'expositions et espaces paysagers. En tant que médiatrice culturelle etréférente sur la création artistique, Laura est le lien entre les visiteurs, le contenu scientifique, l’histoire passée et l'actualité culturelle du site. Son parcours atypique, combinant une formation aux beaux-arts, des expériences professionnelles variées et son rôle d'enseignante – notamment auprès de jeunes en situation de handicap –, lui confère une polyvalence nécessaire pour animer des visites, concevoir des activités mêlant créativité et bien-être, coordonner des expositions temporaires et s'adapter à différents publics.

Son quotidien se caractérise par la diversité de ses missions, qu'elles soient face aux publics, administratives, liées à la communication avec les artistes accueillis, ou orientées vers des projets innovants. Être médiateur culturel, selon elle, implique une capacité à sortir parfois de sa zone de confort, à savoir s’adapter à différents contextes et publics et à gérer aussi bien des projets sur le long terme que de dernière minute.

La question du regret est abordée, et la réponse de Laura est catégorique : elle ne regrette rien de son parcours. À une époque où la médiation culturelle était encore mal définie, elle a su explorer ses options, développer des compétences transférables et se faire confiance. Laura conclut avec une perspective positive : "Je ne regrette rien, l'avant m'a aidée à être armée pour l'après."

Nous remercions chaleureusement Laura Quaranta pour cette entrevue captivante et instructive, et vous, chers lecteurs, de prendre le temps de le découvrir.

Quelques mots sur la Cité des Électriciens :

Construite à partir de 1856 et réhabilitée en 2019, la Cité des Électriciens est le plus ancien coron du Pas-de-Calais. Lieu culturel touristique vivant et habité, ce coron alternatif rassemble : de multiples lieux d’expositions, des résidences pour les artistes, des ateliers, des jardins pour découvrir une autre facette de la vie des cités ouvrières, des gîtes que chacun peut louer pour un séjour de caractère, des salles dédiées aux séminaires, une boutique fière de présenter les plus jolies marques locales. 

Plus d’informations sur www.citedeselectriciens.fr 

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